Si le terme de dressage ne sous-entend pas toujours l’éthique autour d’un travail avec un animal, il est très important de rappeler la dimension de bien-être animal pour tous les services animaliers de l’entreprise Objectif Animal, quel que soit son objectif. Alors, qu’entend-on par « animalier pour l’audiovisuel ? » Comment se déroule une prestation autour de l’animal pour un tournage ? Regardons une première publicité pour DIRECTV où vous verrez une partie de notre travail vers la 39e seconde…
Un brief, cela peut-être matérialisé par différents supports qui vont poser le contexte du tournage, l’environnement (intérieur / extérieur), et surtout le comportement de l’animal à obtenir lors de la scène. Tout élément de votre scène audiovisuelle est précieux car il va permettre de mettre en condition l’animal hors du tournage afin qu’il soit parfaitement préparé.
Le storyboard se caractérise par un tracé : dessin, croquis, schéma, photo, infographie… Il décrit l’emplacement des acteurs et objets, donne des informations de distance, de rythme et va éviter d’interpréter un mouvement du corps ou de l’expression faciale : il démontre sans intermédiaire ce que le réalisateur souhaite à partir du scénario. Autre point important, les plans : savoir ce qui est cadré renseigne sur les points à travailler et ceux sans conséquences s’ils ne rentrent pas dans le champ. Des flèches viennent généralement agrémenter le croquis pour souligner le mouvement ou la direction du mouvement, ou encore le sens du zoom ou du travelling (déplacement de la caméra).
Le scénario décrit la scène et la complète d’éléments rattachés au contexte. Il peut rappeler certaines informations qui ne sont pas forcément visibles sur le storyboard. Le scénario va donc décrire le plus objectivement possible l’action et le comportement que devra avoir l’animal, ainsi que celui des acteurs qui vont entourer l’animal, ou des objets (ex : « la porte s’ouvre, le canard passe le seuil de la porte et ouvre son bec trois fois »).
Les consignes peuvent compléter les éléments ci-dessous, ou être transmises de façon isolée. Elles sont essentielles car on peut y évoquer les contraintes, le temps (ex : la poule ne doit pas bouger pendant 5min, le lapin doit regarder la caméra pendant 10 secondes), les distances (ex : le chat doit se trouver à 4 mètres de la caméra et 1 mètre de l’enfant) et autres comportements à respecter (ex : le chien ne doit pas baver). Les informations relatives au son restent intéressantes même si la prise son est différée : savoir par exemple qu’un chat doit miauler, même si le miaulement n’est pas enregistré directement, est une consigne qui va impacter le comportement à travailler.
À partir de ce brief, on va pouvoir se projeter sur un planning de préparation, à mettre en parallèle avec le planning de l’équipe de production. Un devis est alors proposé, tenant compte de la préparation de l’animal, sa mise à disposition pour une ou plusieurs scène(s), son accompagnement sur le lieu de tournage jusqu’à ce que la séquence soit définitivement validée par le réalisateur du projet audiovisuel.
Un point d’honneur est mis sur la préparation positive de l’animal : on ne le force pas, ni physiquement ni par consigne, on le guide en s’assurant de sa coopération positive. L’animal est accompagné dès son premier déplacement en respectant les normes de transport (surface, hygiène…). Ses besoins naturels sont pris en compte, d’autant plus pendant la durée de la mission audiovisuelle : sécurité, alimentation, entretien, besoin de mouvement, bien-être physique et mental.
Toutes les actions validées par notre client sont minutieusement préparées avec l’animal qui est un comédien à part entière.
Avant tout comportement animal sur un lieu de tournage, il faut s’assurer que l’animal adopte la bonne réaction avec l’équipe du film, de la série, de la publicité. Que ce soit en intérieur ou en extérieur, la présence des caméras, des lumières, des bruits artificiels et bien sûr des acteurs avec qui il faudra peut-être collaborer, ne doivent pas engendrer un quelconque stress pour l’animal. Ainsi, les animaux mis à disposition seront prêts à l’action sans que le contexte cinématographique entrave au comportement de l’animal et ralentisse la production.
Une fois l’objectif formulé dans son contexte (type d’animal, attitude, déplacement, mouvements précis, délais, distances, enchainements…), on lance progressivement le programme comportemental. Il est « entrainé » pour parvenir à l’action souhaitée.
Si par exemple un chat doit pouvoir évoluer avec un objet qui ne l’attire pas particulièrement, on va faire en sorte d’associer cet objet à quelque chose d’attractif, on parle également de « pairing » en sciences comportementales. Le côté universel du comportement de l’animal fait que l’on peut orienter de façon naturelle un chat, un chien, un lapin, une chèvre, une vache ou tout autre animal, vers une attitude précise.
L’imprégnation est un apprentissage perceptif ou par exposition. Elle correspond à la période de construction des comportements. Ainsi, on va façonner l’environnement avec la présence de l’homme pour que l’animal, de manière tout à fait naturelle, prenne en compte la proximité de l’humain en toute confiance. Cette période est dite sensible, elle varie d’une espèce à l’autre. À partir de ce constat universel et inné, on va pouvoir adapter l’évolution de l’animal en fonction de l’objectif à atteindre, tout en conservant une certaine éthique de l’espèce. On parle aussi d’empreinte.
Découvrez quelques références pour des publicités, séries ou films avec l’intervention d’un animal
Un chat doit faire tomber une paire de lunette depuis une table
Encart publicitaire avec Serena Williams dans l’univers Matrix. Le chien fait partie des spectateurs d’un match de tennis et porte, en allusion avec le personnage Matrix l’agent Smith, un costume noir, chemise et cravate, ainsi que l’indispensable panoplie des personnages de Matrix : les lunettes noires. Le comportement souhaité du chien est de mimer les autres spectateurs assis, qui suivent la direction de la balle : il devait donc tourner sa tête de gauche à droite sans bouger le reste de son corps, tel un spectateur lambda.
Un chien de race Bully XL devait rester à l’arrière d’un cabriolet. Plutôt en fin de vidéo, le chien profite de l’air frais dans la décapotable des conductrices qui ont certainement gagné aux jeux proposées par la FDJ.
Un des six épisodes de la série met en scène trois chiens qui dévorent un dealer.
Le plan montre un pigeon qui reste statique puis fait quelques mouvements d’ailes sur le rebord d’une fenêtre.
Un petit chien aboie dans les bras d’un comédien, face à une dame qui vient livrer des courses.
Un berger allemand devait aboyer sur Juliette Binoche comme s’il devait la dévorer.
En extérieur, un teckel est assis face à la caméra dans une séquence puis accompagne un comédien qui se promène sur des échasses. L’ensemble de la publicité utilise des éléments aux tailles disproportionnées, en clin d’œil avec le côté « géant », et fait jouer un chien volontairement choisie pour sa petite taille afin de pousser le contraste avec l’axe créatif de cette publicité de la grande distribution.
Séquences différentes d’un petit chien de race Jack Parson qui court dans un parc, se met par terre, évolue autour de la comédienne. Le chien est ici en compétition d’énergie avec la comédienne.
Un plan court sur une scène de la vie quotidienne montre une comédienne qui caresse son chien assis devant une Citroën familiale.
Un agneau devait rester statique face à la caméra.
Un chat dort sur un radiateur. Cet animal est bien évidemment choisi par l’enseigne pour son symbole de confort et de bien-être.
Ces références non exhaustives montrent les possibilités des animaux accompagnés par Objectif Animal, sur sollicitation de la production, agence de communication, agence de publicité, directeur de série, cinéaste, directeur de casting, réalisateur….
Ayant beaucoup travaillé avec les agents de sécurité et autres métiers autour du chien utile (voir ma biographie), je possède les qualifications nécessaires pour pouvoir proposer des scènes de mordant, notamment avec des races de chiens typiquement sollicitées dans les films d’actions, thrillers…
Le certificat professionnel d’agent cynophile de sécurité mais avant tout le certificat de capacité de dressage au mordant, complétés par une période de formateur auprès des métiers d’agent cynophile vous permettent de bénéficier d’une expertise poussée de notre entreprise, au service d’action de mordant très spécifique, qui exige des animaux en totale maitrise de leur geste et des spécialistes agrémentés.
Le programme que devrait suivre l’animal pour parvenir au comportement souhaité tient compte des caractéristiques naturelles de son espèce, à savoir ses besoins de se dépenser, de jouer, ses aptitudes, ses capacités réelles : il faut que l’objectif soit atteignable sans le contraindre, sans maltraitance. L’apprentissage se fait autour du partage, de la récompense, de la félicitation selon l’espèce et tenant compte de ses aptitudes d’intéraction avec l’homme. Le comportement s’acquiert dans un environnement propice à l’objectif, cela peut aussi bien se passer sur notre vaste espace extérieur à Lambesc dans le Sud de la France, que dans un espace fermé qui respectera l’espace de vie nécessaire à l’animal pour qu’il s’y sente bien.
Ma passion pour les animaux rend évident le souci de leur bien-être. C’est la clé pour une intéraction de qualité, en toute confiance réciproque, pour atteindre de nombreux objectifs des scénaristes.